goberger

goberger

goberger (se) [ gɔbɛrʒe ] v. pron. <conjug. : 3>
• 1648 ; tr. « railler » XVe; du moy. fr. goberge « forfanterie »; rad. °gobbo- gober
Fam. Prendre ses aises, bien se traiter, faire bombance. « tu vis là, chez moi, comme un chanoine, comme un coq en pâte, à te goberger » (Flaubert). Ils « se gobergeaient d'oursins » (Martin du Gard).

goberger (se) [gɔbɛʀʒe] v. pron. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. 1640, « se réjouir »; v. tr., XVe; du moy. franç. goberge « forfanterie » (déb. XIVe), de se gober « se vanter » (→ Gober et cf. les anc. gobe « orgueilleux », gobert « facétieux »); P. Guiraud suggère un composé de gobe « grosse gorge, jabot » (croisement de gobbo- et gobb- « enflé » → Gober et aussi gaber, jabot) avec dial. se berger « se bomber », d'où « bomber le jabot ».
1 Vx ou littér. (Fam.). S'amuser de (qqn, qqch.). Gausser (se).
1 Ces « sentiments », par exemple, dont je me gobergeais et t'accablais, parlons-en. Encore une tare d'Européen, le sentiment. Cette traînée que laissent après eux une image, un visage, une rencontre et que nous appelons amour, haine, envie (…)
Régis Debray, l'Indésirable, p. 127.
2 (1648, Scarron). Prendre ses aises, se bien traiter, faire bombance (cit. 2). || Se goberger comme un coq (cit. 8) en pâte. Prélasser (se). → Cantonner, cit. 1. || Domestiques qui se gobergent.
2 (Les avoués) se trouvent avoir gagné, en dormant dans leur lit, en se gobergeant à votre table, en se chauffant au coin du feu, cent, deux cents, trois cents, neuf cents francs (…)
Balzac, Code des gens honnêtes, in Œ. diverses, t. I, III, I, p. 135.
3 — Vous calomniez votre souverain, messire. — Je ne parle pas pour lui. Le pauvre homme, lui, c'est un bon gars. Ce seront ses baillis et les officiers de la cassette qui se gobergeront avec mes bons et beaux écus tournois d'or raffiné pur et sans alliage.
R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 58.

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • goberger (se) — ⇒GOBERGER (SE), verbe pronom. Familier A. Vx. Se moquer, se gausser (de). Il se gobergeait de ces gens là (Ac. 1798 1878). B. Prendre ses aises, se divertir. Nous pourrions nous amuser, boire du bon vin, danser, rire et nous goberger de toutes… …   Encyclopédie Universelle

  • goberger\ se — goberger (se) [ gɔbɛrʒe ] v. pron. <conjug. : 3> • 1648 ; tr. « railler » XVe; du moy. fr. goberge « forfanterie »; rad. °gobbo → gober ♦ Fam. Prendre ses aises, bien se traiter, faire bombance. « tu vis là, chez moi, comme un chanoine,… …   Encyclopédie Universelle

  • GOBERGER — (SE). v. pron. Se moquer. Il se gobergeait de ces gens là.   Il signifie aussi, Se divertir. Depuis deux jours, ils se gobergent à la campagne.   Il signifie encore, Prendre ses aises. Il se gobergeait dans un bon fauteuil.   Ce mot est familier… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • GOBERGER (SE) — v. pron. Se divertir, prendre ses aises, se bien traiter, manger d’une façon plantureuse. Il est familier …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • goberger — (SE) vp. => Aise (nm.) …   Dictionnaire Français-Savoyard

  • se goberger — goberger (se) (go bèr jé. Le g prend un e devant a et o : gobergeant, gobergeons) v. réfl.    Terme familier. 1°   Prendre ses aises. Il se gobergeait dans un bon fauteuil. 2°   Se divertir. •   Comment il se gobergera, Quand ensuite il égorgera… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • se goberger — ● se goberger verbe pronominal (ancien français gobert, facétieux, de se gober) Familier Faire bonne chère, faire bombance. Prendre ses aises, se prélasser. ● se goberger (difficultés) verbe pronominal (ancien français gobert, facétieux, de se… …   Encyclopédie Universelle

  • bombance — [ bɔ̃bɑ̃s ] n. f. • 1530; bobance « orgueil, faste » fin XIe; d un rad. onomat. bob, idée de « gonflé » → bobard ♦ Très bon repas. « quelque joyeuse bombance est dans l air » (Musset). ⇒ festin, ripaille. Faire bombance. ⇒ 2. bombe, 2. bringue;… …   Encyclopédie Universelle

  • coq — 1. coq [ kɔk ] n. m. • v. 1125; onomat. d apr. le cri du coq; a éliminé l a. fr. jal, lat. gallus 1 ♦ Oiseau de basse cour, mâle de la poule (gallinacés). Le coq et les poules. La crête du coq; crête de coq. Les barbillons du coq. ⇒ caroncule.… …   Encyclopédie Universelle

  • manger — 1. manger [ mɑ̃ʒe ] v. tr. <conjug. : 3> • 1080; lat. manducare « mâcher » 1 ♦ Avaler pour se nourrir (un aliment solide ou consistant) après avoir mâché. ⇒ absorber, consommer, ingérer, ingurgiter, prendre; fam. bouffer, boulotter, s… …   Encyclopédie Universelle

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”